A la découverte du monde à 20km/h…

Chapitre 32: Retour gagnant

Voilà,  je suis rentré! Cela fait deux semaines que je me dit que je dois écrire un dernier article pour conclure le tout, voilà enfin ce qu’on pourrait comparer à un épilogue. Entre balades en montagne, tours en vélo (!), festivals estivaux et grasse matinées ce n’etait pas simple de trouver suffisamment de temps pour écrire, vous m’excuserez du retard.

Je vous avais laissé alors que je quittais mon ami Miro qui a pris tant de plaisir à me mettre les cuisses en compote alors qu’il me restait plus de mille kilomètres à parcourir. Je quitte la maison du vieux slovène alors qu’il iodle  pour m’encourager. Hier nous avons marché 14h, et j’ai cumulé 260km les deux jours précédant, mais grâce à ses vocables encouragantes, j’arrive à lever l’ancre sur le coup de midi. Les derniers kilomètres slovènes se font avec le sourire, tranquillement.
Dans le dernier village que je traverse, je rencontre Ram, un népalais du village de Jiri qui vend des produits du Népal en Slovénie depuis sept ans. Nous sympathisons très vite et nous bavardons une bonne heure en buvant un café. Finalement en Slovénie, avec Miro et Ram, je n’aurais fait que me remémorer les bons moments passés dans l’Himalaya.

Forza Italia!

La dernière semaine de vélo passe très vite. Je m’informe du montant qu’il me reste sur mon compte bancaire: je suis dans le vert et ça tombe bien car je me suis lancé un nouveau défi. J’aime les challenges et pour cette traversée du nord de l’Italie, je me mets dans la tête de manger AU MOINS une pizza et une glace par jour. Heureusement que je finis ce périple par l’Italie, car le pays a tout les arguments culinaires pour transformer un nomade motivé en un sédentaire gourmand!
La plaine du Pô est si plate qu’elle donne le vertige. Deboulant des alpes slovènes, je contemple, penché au-dessus de mon guidon, ce vide horizontal qui m’attend. Plus une seule montée jusqu’en Suisse! Tous les jours, je traverse des vieilles villes où il fait bon s’attarder: Bassano, Vicenza, Verona. Par hasard, à Asolo, je tombe sur la fabrique des chaussures de montagne Scarpa.  Je discute un instant avec un des membre fondateur de la marque puis essaie quelques modèles.

Ma dernière nuit italienne, je la passe dans la montagne du nord de Bergamo. Je retrouve Pierre, mon ami français rencontré à l’Aconcagua. Ces retrouvailles me font chaud au coeur et j’ai le droit à un accueil formidable, un brin plus chaleureux que celui de Miro. Grâce à la femme de Pierre, véritable fan de tout ce qui s’apparente à une pizza, mon défi culinaire tient toujours. Pierre me fait visiter la vielle-ville de Bergamo, sublime, perchée sur une colline et surplombant la plaine du Po. Nous nous remèmorons notre aventure andine, nous promettant de prendre notre revanche avec l’altitude. Nous sommes bien décidé à retourner en finir avec l’Aconcagua, un jour…
Je quitte pierre et sa femme Bernadette après une demi journée de repos bien méritée avant d’entamer les 450 derniers kilomètres. Nous sommes le jeudi 2 août, mon retour est prévu pour le dimanche 5.

Back in Helvetia !

Les paysages de cette région lacustre, entre le Tessin et l’Italie, je les connais bien. Plusieurs fois je m’y suis baladé à vélo, à une époque où je concoctais déjà mes projets de tour du monde. Lors d’une escapade avec mon ami Antoine en 2009, je savais déjà que je rentrerais en Suisse par cette région lors de mon futur voyage, et j’avais gardé en tête les coins où passer et ceux à éviter. J’entre en Suisse le 2 août vers 14h. Les douaniers m’accueillent avec cet accent traînant que j’avais presque oublié. « Ce n’était pas trop lassant de ne faire que du vélo? » Me demandent ils. Si prêt de la maison, je sens déjà poindre la nostalgie de ces journées passées sur ma selle: « pas du tout  » leur répond-je.
À Lugano, je retrouve la réalité helvétique: tout est plus cher et ma glace quotidienne me revient désormais à 7 francs!

Je suis heureux d’être ici, j’aimerais m’attarder un peu plus, et pourquoi pas rentrer en Suisse par le chemin des écoliers en allant visiter les régions du pays que je ne connais pas. Mais voilà, j’avais dis à mes amis et à ma famille de m’attendre pour le dimanche 5 août, et je ne vais pas leur poser un lapin d’entrée !

Heureusement, il me reste un dernier effort, un dernier point fort avant d’arriver à Lausanne. Pour sortir du Tessin, je dois passer par le col du Nufenen. Ainsi, le vendredi 3 à 8h, je pars de Biasca situé dans la vallée à 300m d’altitude. Je sais que la journée qui m’attend est en passe de devenir l’une des plus pentue de mon voyage alors j’y vais molo. Je me dis que quoi qu’il arrive, j’aurais passé le col avant la nuit, alors je me ménage. Heures après heures, je gagne en altitude. Il y a un côté motivant à l’ascension d’un col en Europe. Contrairement au Népal où les changements liés à l’altitude, au niveau de la végétation et du paysage sont beaucoup plus long à se faire sentir, ici je constate au fil des mètres une mortification notable de la végétation. Si bien que qu’en j’arrive en haut du col, j’ai l’impression de me retrouver au sommet du Gokyo Peak.
J’atteinds le sommet du Nufenen, à 2480m, à 19h. Il m’aura fallut 11h pour parcourir ces 2’200m de denivelé étalés sur 55km. Je croise mes premiers valaisans en un an, Ceux-ci m’encouragent pour mes 240 derniers kilomètres… de descente!
Dès lors j’évolue en pays connu. Je prends les routes que je connais, je repère les torrents et les cônes de déjections étudiés en cours, je m’arrête dans les boulangeries que j’avais déjà visité lors de mes premieres aventures à deux roues. Ma dernière nuit de voyage, je la passe chez Sylvane à Martigny. Un gang d’amies valaisannes et Suisses allemandes m’attrapent au vol pour me mettre sous la douche. Autour d’une raclette si bonne que j’en pleure encore, Sylvane se lie d’amitié avec la tablette et entreprend la rédaction d’un chapitre consacré à cette soirée.

Voici ses impressions:

« En ce soir de grâce d’août 2012 William me laissa prendre la plume pour conter son arrivée dans une terre bénie des dieux, une terre unique, sauvage et authentique, une terre magnifique et habitée par un peuple presque accueillant et presque ouvert: le Valais!!!!
Après une visite chez nos cousins haut-valaisans, Fabienne, Simone et moi-meme redescendons en contrée moins hostile. Arrivées à Martigny plage, nous voyons enfin William seul, sur le quai de la gare qui nous attend! L’émotion est à son comble, William  est bien là après de longs mois d’absence et… l’odeur aussi! Arrivé chez moi, Wiwi largue ses sandales (dévoilant par la même occasion son bronzage oh combien atypique) comme on largue une bombe! Une odeur de pieds, que dis-je une PUANTEUR envahi tout le salon! La douche devient urgente et réellement nécessaire! Nous tentons de lui proposer une tondeuse, un rasoir ou une simple paire de ciseaux pour tailler un peu la foret équatoriale qui entoure sa tête, sans succės. Puis nous passons à table afin de déguster un petit repas, précèdé évidemment d’un mini-apéro puis raclette-viande sèche, petite Arvine et, pour terminer en beauté, une tarte aux abricots: nous sommes en Valais tout de même!
Puis chacune est rentré chez soi et Wiwi a pu se reposer une dernière fois avant de rentrer dans son pays, la vaudoisie.
Sur ce bonne nuit et à bientôt pour de nouvelles aventures chocolatées!!!! »

Sylvane

L’arrivée

Finalement, le jour que j’attendais et que j’aprehendais en même temps arrive: dimanche 5 août, le jour de l’arrivée. Je pédale en k-way, sous la pluie: la première fois depuis Hanoi. En arrivant vers midi sur les rives du lac Léman, le soleil décide de se montrer. Pour me souhaiter la bienvenue,  le lac s’est paré de ces plus belles nuances. Je sens que la fin approche, à chaque village dépassé j’emprunte un tronçon que je connais mieux, que j’ai déjà parcouru des tas de fois avant mon départ.

J’arrive à Montreux à 12h40. J’y retrouve, devant la statue de Freddie Mercury, un comité d’accueil d’élite. C’est au sein d’un peloton de sept personne que je je vais parcourir ces derniers kilomètres. Mon ami d’enfance Robin est venu de France, Benoit le  »vietnamien » et Daniel mon beau-père ont réenfourché leurs vélos. Ces derniers kilomètres sont magiques et chaque minutes passées me rapproche de mon terminus. Finalement, à 15h30, je retrouve les jardins de l’université que j’ai quitté il y a plus d’un an. L’excitation monte d’un cran, et cette fois-ci, je ne peux pas l’évacuer appuyant plus fort sur les pedales. En effet, une masse compacte d’amis et de parents m’oblige a arrêter mon vélo. Ça y est c’est fini, je suis rentré à la maison. En parcourant les rues de Lausanne, je pourrais croire que rien n’a changé, que je suis partit la veille, mais un détail ne trompe pas: mon chat a encore grossi!

Voilà,  l’aventure se termine donc, après 368 jours de voyage. 14’000 km en vélo, quelques autres à pieds, en bus, en stop, en bâteau et en scooter à travers 26 pays sur quatre continents. Une semaine après être rentré,  je suis remonté sur selle pour une petite semaine. Avec mon meilleur ami, nous avons mis cap sur Paris pour quelques kilomètres supplémentaires au fil des canaux. Je sens que ça ne va pas être si facile de ranger la tente à la cave et de mettre mon vélo au garage…

En écrivant ces dernieres lignes, je me rend compte que ces chiffres ne veulent pas dire grand chose, je réalise que ce tour du monde n’est qu’une introduction au Monde. Je pensais, qu’en descendant de mon vélo en Suisse, je n’aurais pas à me lancer dans de voyage aussi long à l’avenir, que j’en aurai vu suffisamment pour l’instant. C’est tellement faux! Cette année, je la vois en fait comme un survol, trop rapide et trop superficiel, de régions que je voudrais revoir, visiter et comprendre à fond et plus en profondeur. De nombreux projet et destinations se bousculent dans ma tête et à cela s’ajoute la nécessité de reprendre une vie normale dans l’avenir immédiat. Je ne sais pas quand ni où je repartirais, mais je repartirais, c’est sûr !

Suite au prochain épisode…

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11 Réponses

  1. Oscar

    YESSSSSSSSSSSS !!!!!!!!!!!!

    13 février 2016 à 16 h 30 min

  2. ouais !!! yaouhhhh !!! cllappp clap bravo !!!!
    super voyage !!!le plus dur sera de reprendre la vie »normale » !!! mais rassures-toi, dans deux semaines , tu commenceras à envisager de repartir !!!!
    vive le vélo !! vive le nomadisme !!!!
    (hé !!! ne ranges pas trop vite ta tente ….)

    16 octobre 2012 à 18 h 41 min

  3. Corinne Hermieu

    Salut William,
    Je prends enfin le temps de lire ton dernier post…quelle émotion de te savoir de retour, j’ai bien pensé à toi et à toute la famille le 5 aout…merci pour le partage de ta formidable aventure, c’était chouette de te suivre km après km…
    Bonne rentrée, et bonne continuation dans tes études en attendant la prochaine aventure…
    Bisous,
    Corinne

    12 septembre 2012 à 12 h 25 min

  4. Paul McCartney

    Congrat, It is good to have you back in Europe!

    2 septembre 2012 à 16 h 46 min

    • Oh Thank you Mr Paul, i really like your songs, my favourites ones are « 12 degrés d’echimoses ». I hope you enjoyed your visit of Marocco.

      2 septembre 2012 à 23 h 33 min

  5. Alfonso Collado Aragones

    Puede que durante algun tiempo te acompañe el  » sindrome del viajero  » te levantaras por las mañanas y hecharas en falta la rutina de pedalear, recoger el equipo y planificar la ruta ahora ya se termino la aventura de nuevo vuelta a lo cotidiano a esa repeticion dia tras dia de lo mismo , por eso Yo te envidiaba y ahunque haya gente que no comprenda esa libertad que da el viajar en bici desde el ordenador y en mi mente siempre estube contigo……………… lo conseguiste FELICIDADES

    29 août 2012 à 10 h 48 min

  6. Luc Gardedieu Demeilliers

    Bravo et merci William de nous avoir fait partager ton aventure. Tu me diras où je peux voir les photos, car je ne suis pas dans face de bouc… Mais peut-être vas-tu écrire un livre, réaliser un reportage pour la tv? Salut et bonjour à toute Ta Famille, Luc de Francfort…

    29 août 2012 à 6 h 44 min

    • merci! Mais tu n’as pas besoin d’être sur facebook pour visionner les photos. un clic sur le liens de la page photo suffit.

      29 août 2012 à 10 h 47 min

  7. Jose

    Bravo !

    27 août 2012 à 7 h 54 min

  8. matthieu

    Bravo pour tout tes exploits , j ai suivi ça ( le blanc sur noir me deglingue vite les yeux mais bon ) j ai déjà fait des parcours mais jamais plus de 230 km , ça donne envie ça doit être bien de découvrir à chaque instant , la ça doit être étrange , ça doit surtout te donner envie de repartir j imagine ! Puis on part aussi pour mieux revenir . C est cool , bonne route et bonne continuation !

    25 août 2012 à 17 h 54 min

  9. Sarah lhhi

    …ça y est je suis émue…!! =’ D
    on recelebrera ton périple dans quelques semaines!

    25 août 2012 à 17 h 09 min

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