Chapitre 26: Roadéo indien
Je tends mon passeport au douanier comme on tend à un professeur une copie d’un examen avec des annotations modifiées post-correction dans le but de grapiller des points. Le douanier, en marcel avachi sur sa chaise se rendra-t-il compte que j’ai modifié la date d’entrée dans son pays? Mon rythme cardiaque s’accélère légèrement et je tente de faire diversion: »Nepal is a wonderful country! » Il ne m’écoute pas, et de toute façon, il me tamponne mon passeport sans le regarder. Yes! Overstay de deux semaines, mais pas d’amendes cette fois-ci! Je remonte en selle pour traverser un no man’s land très peuplé et arrive aux portes de l’Inde…
L’Inde, quatre ans après…
Côté indien c’est une autre ambiance. Le bureau d’immigration est rempli d’officiers qui me réprimandent quand je prends en photos les barrières de la douane pouvant contenir, dirait on, des informations hautement stratégiques. En revanche, quand je leur demande de me prendre en photo avec mon appareil, zone stratégique ou non, ils sont bien contents d’appuyer sur le déclencheur!
On me met à une table pour que je remplisse la fiche d’entrée dans le pays et en échange, je présente mon passeport. L’opération qui normalement prend 1min30 maximum dure ici 30min. La fiche et le passeport reposent sur la table et l’officier les regarde de temps en temps sans tendre la main pour les attraper. En attendant qu’il se décide, je fais une sièste réparatrice d’une demi-heure sur ma chaise. À mon réveil, je le vois sortir le tampon: ça y est je peux entrer dans le pays de Gandhi!
Quatre ans après mon voyage à Calcutta avec mes quinze copains de l’association Présence, me voilà de retour dans ce pays-continent. Ce voyage que nous avions preparé, organisé et financé dans le but d’aller travailler dans les dispensaires de Mère Teresa, représentait un aboutissement de deux années passées à rechercher activement des fonds. À l’époque, j’ai vécu ces trois semaines en Inde à 100%, voulant voir, faire et goûter un maximum de choses. Revenant de cette experience ébloui et envoûté, je me suis rendu compte que ce pays qui ne m’attirait pas tant que ça auparavant avait tissé avec moi, des liens qui finiront bien par m’attirer de nouveau à lui.
En ce beau jour du 29 avril 2012 me voici donc aux portes de ce pays que je devais revoir. En revanche, cette fois-ci j’entre en Inde avec un peu moins d’enthousiasme. Y voyager en vélo est, selon certain, un enfer. Circulation terrifiante raccourcissant l’espérance de vie de vingt ans, des gens partout, très curieux, qui veulent prendre une photo de tout avec leurs portables (même dans les moments les plus intimes), et surtout une mentalité complètement différente de la mentalité occidentale rendant les rapports toujours très compliqués. En gros, c’est le topo que m’avaient fait les autres cyclos rencontrés en chemin: pas très rassurant. Aussi, je n’arrive pas à considérer ce séjour en Inde comme un aboutissement, mais je le vois plutôt comme une phase de transit. L’Inde fait figure de passage obligé pour y faire mon visa iranien et pour en decoller en direction de Téhéran. Arriver en Inde avec cet état d’esprit n’est certainement pas recommandé. S’il y a bien un pays où il faut investir de sa personne pour se faire aux mentalités et aux rythmes de vies, c’est bien ici. Je ne pense pas qu’il soit possible de passer plusieurs semaines en Inde en faisant bloc, en rejetant l’Autre et en imposant sa volonté. C’est un pays où il faut accepter. Accepter la mentalité indienne. Accepter d’être LA personne incomprise. Accepter d’être malade régulièrement, de se faire avoir par les commerçants, accepter de prendre son temps, de prendre le temps… Définitivement, on ne peut pas faire »que passer » en Inde.
Premièrement, je veux éviter de rouler trop longtemps sur les routes indiennes. Les récits des autres cyclos m’ont fait comprendre qu’il est difficile d’avoir du plaisir en pédalant ici, du coup, je sort du Népal par la frontière la plus à l’ouest. A cet endroit, il n’y a que 350km entre le Mahendranagar et Delhi, et mon objectif est de ralier au plus vite la capitale pour régler mon histoire de visa iranien. Une fois mon sésame en poche, je partirais aussitôt vers une destination que je ne connais pas encore: Agra, Rajastan, l’Himalaya ou pourquoi pas Varanasi en attendant mon vol pour l’Iran le 22 mai.
350km vers Delhi
Avant de me lancer sur les routes indiennes, je me prépare tel un soldat qui se recouvrirait le visage de charbon. Malgré le soleil de plomb, je mets mon casque en parvenant à y glisser ma casquette dedans. Puis, je mets mon masque à poussières noir qui me couvre le nez et la bouche. S’ajoute entre casque et masque mes lunettes de soleil: sacrée dégaine, avec ça j’effrayerai même un chauffeur de TATA!
Premiers coups de pédales: je suis vivant, bien. Premier croisement: aucun accrochage,très bien. Premiers dix kilomètres sans incidents: surprenant ! Finalement, je me retrouve à pédaler sur ces fameuses routes indiennes avec beaucoup d’assurance.
Les conducteurs ne sont pas pour autant des agneaux: dépassement en queue de poisson, tentatives de m’écarter le plus souvent possible de la chaussée, klaxons en continu, les indiens du coin sont loin d’avoir une conduite posée et détendue. Deuxième fait étrange après être encore en vie , est le fait que je n’ai pas peur. Les camions ont beau tout faire pour me faire croire qu’ils vont me foncer dessus, je ne bronche pas et reste toujours sur ma trajectoire, forçant le chauffeur à rabattre son mastodonte sur sa voie.
Par rapport au Népal, c’est vrai que le bord des routes est plus peuplé, mais je trouve quand même de nombreux endroits où je peux m’arrêter en paix, sans avoir à affronter le regard de dizaines de curieux. Aussi, les routes sont plus fraîches à l’ombre de nombreux arbres me rappellant les platanes des routes Nationales françaises. Le vent est moins agressif et lui arrive de m’aider de temps en temps. Mais ce qui change vraiment, c’est le culot des gens. Un moment donné, deux jeunes gens en scooter me font la causette sur plusieurs centaines de mètres. Pour finalement en arriver à la question qui leur brûlait leurs lèvres: »Please stop, we want a snap » (snap signifie prendre une photo, ndlr ). Pas le choix, ils me rabattent avec leurs moto sur le bas-côté, et ne voulant pas être impoli j’accepte à me prêter au jeu en posant pour leur future photo de profil Facebook.
Sur la route, comme je l’ai dit plus tôt, je ne me laisse pas impressionner. Les routes indiennes méritent leur réputation de route super-dangereuses. Les chauffeurs, ou chauffards, ne regardent que ce qui se passe juste en face d’eux. Les rétros, ils ont été enlevés pour permettre aux poids-lourd de mieux se faufiler. Les pare-brises sont couverts d’auto-collants et de gris-gris. Les RTIs, on peut oublier! Un jour, j’aperçois une voiture avec l’avant complètement defoncé, le pare-brise tellement éclaté et fissuré que le conducteur ne benificiait que d’un orifice de 10cm de diamètre pour voir la route. Cela ne l’empêchait pas de foncer et de doubler tout ce qui bougeait.
C’est pas toujours évident de s’imposer sur ces routes à deux voies où parfois un camion en double un autre alors qu’une charrette encombre ma trajectoire. Au début de mon voyage, je me serais certainement jeté dans le talus de nombreuses fois, je me serai fait tout petit, mais après 270 jours de voyage, après avoir roulé à Dakar et Hanoï, je veux faire comprendre à mes amis routiers qu’il faut compter avec moi. Quand un camion en plein dépassement fonce sur moi en me faisant des appels de phares pour que je me pousse, je lui réponds par de grand gestes avec un bras pour lui faire comprendre que je veux que ce soit lui qui se pousse. Dans neuf cas sur dix, ça marche, le camion ralentit et reprend sa place derrière son collègue en attendant que la voie soit libre. Mais bon, de temps en temps, je dois m’avouer vaincu et dévier in-extremis sur le sable du bas-coté, en proférant toutes sortes d’insultes.
Ma première nuit, je la passe dans un petit hôtel qui semble accueillir des prostituées de temps à autre. La deuxième nuit, après un effort de 140km, je la passe à camper dans le jardin d’un resto-route presque désert. Même si leur anglais est presque inexistant, l’accueil y est super. Quand j’arrive, les serveurs et les patrons se mettent en pause pour venir me regarder installer mon campement et me posent des tas de questions sur mon voyage, regardent avec attention la carte du monde que je deplie pour eux et me proposent d’utiliser les toilettes du restaurant pour me decrasser. Le soir, je commande un très bon poulet Masala que je déguste devant ma tente. La nuit tombée, alors que je commence à m’endormir, le patron et deux de ses amis débarquent l’air paniqué et un peu saoûl. Il essayent d’ouvrir la tente, pour me parler, mais je me laisse pas faire, il y a bien 60 moustiques aglutinés contre la moustiquaire qui attendent la moindre occasion pour venir me faire un câlin. Le patron: »Sir, sir, please open, you’re in danger! You come and sleep with us upstair! » Un de ses amis: » there is a Cobra snake outside, very very dangerous sir! ».
Ah, ça reveille mon attention. Les scorpions du Sahara m’avaient fichus une trouille bleue il y a quelques mois, alors je n’ose même pas imaginer comment je réagirais en face d’un serpent de ce genre! Je demande quand même quand ils l’ont aperçu: il y a deux jours. Je regarde les soixante moustiques prêts à se jeter sur moi à la moindre occasion, mon tapis de sol qui à l’air si confortable, et je considére l’option d’aller rejoindre le patron, ses amis et son whisky. Je décide de m’allonger pour y réfléchir, puis je m’endors. Après les fantômes et les gangsters éegorgeurs du Népal, c’est les cobras indiens qui m’epargnent en me laissant dormir en paix: merci les gars!
Des bâtons dans les roues
Une journée et demie de vélo en Inde, et me voici à moins de 150km de Delhi. C’est une distance piège. En une journée, je peux les couvrir en pedalant à plein régime et en ne m’arrêtant peu. Si les difficultés sont au rendez vous: vent, montées, soucis mécaniques ou tout simplement fatigue, je risque d’avoir à m’arrêter à quelques kilomètres de la capitale, en pleine couronne périphérique. M’arrêter dans la banlieue d’une grande ville, je n’aime pas ça. Je préfère m’arrêter à bonne distance de la ville pour profiter du calme des lieux et entrer tranquillement au petit matin dans l’agglomération. Mais bien des fois, je trouve qu’il est difficile de se raisonner et de stopper l’effort au bon moment pour ne pas se faire avaler par la ville. Je me trouve ainsi très souvent à trimer en pédalant jusqu’à la nuit pour atteindre mon objectif final. Ce matin du troisième jour depuis mon entrée en Inde, je me lance sur les routes très tôt, à 6h. J’avance bien, si bien que je me fais à l’idée que je serais à Delhi le soir même. Mais voilà, au moment où je m’imagine entrer triomphant dans la capitale, une colonne de camions se dresse devant moi. Il est à peine 9h, et j’ai à faire à un embouteillage monstre! Je remonte la file de véhicules à l’arrêt, slalomant entre les colonnes de camions jusqu’à ce que l’espace entre eux se rétrécit au point que je me retrouve coincé, sans possibilité de faire marche arrière à cause des motos qui, m’ayant suivies, se trouvent dans la même situation que moi. Pas le choix, je descends de mon vélo et me faufile sous la citerne d’un camion dont le chauffeur à sa fenêtre profite pour me prendre un « snap ».
Alors que je suis en plein rush pour atteindre la capitale avant la nuit, je tombe sur cet embouteillage surgit au milieu de nulle part. Choisissant de circuler sur l’autre voie, je pense avoir trouvé la solution pour ne pas rester bloqué entre les camions. Mais voilà, quand on est pressé il arrive toujours quelque chose, et ce quelque chose est bien souvent la crevaison. Eh oui, après presque 9’000km, c’est aujourd’hui que mon pneu arrière décide de faire parler de lui. Deuxième crevaison du voyage, mais cette fois-ci je ne suis pas perdu dans la solitude andalouse, mais juste à coté d’une centaine de camionneur qui attendent de pouvoir avancer. La réparation dure une vingtaine de minutes, mais j’ai le droit à tout un public qui vient observer tout mes faits et gestes à moins de 80cm de mon vélo, touchant à tout et ne m’addressant la parole que lorsque je suis enfin prêt à repartir.
Finalement, après une vingtaine de kilomètres, j’atteins le pont qui est à l’origine de l’embouteillage. Pour cause de réparations, un dispositif de circulation alternée est mis en place, à l’indienne… tout le monde essaye de passer en même temps sur l’unique voie qui contourne le petit chantier . Pas moyen d’avancer, je me joins aux piétons sur la chaussée. Ce n’est pas mieux: Craquelé de partout, le trottoir est parfois taquin, dévoilant aux piétons des trous de presque deux mètres de long surplombant la rivière.
Une fois cet obstacle franchi, je dois reprendre mon slalom entre tous ces camions. Parfois l’espace entre ceux-ci est de moins d’un mètre, et cette fois ci, les colonnes avancent et ne sont plus à l’arrêt. Les gaz d’échappements me font tourner la tête, mais j’ai vraiment du plaisir à avancer entre ces monstres, à l’affût de tout coups de volants trop brusques qui m’enverraient valser contre un autre véhicule. Je me crois dans un jeux vidéo ou une course poursuite à la James Bond. Au final, l’embouteillage s’étend sur presque 50km!
Incredible India
Après toutes ces péripéties, et à seulement 17h, j’entre dans Delhi au terme d’une journée de 150km. Il me reste exactement trois semaines avant mon vol pour Téhéran.
Durant ces trois semaines, il se passe beaucoup de chose. Mais comment tout raconter? L’Inde est un pays avec une diversité et une richesse culturelle tellement vaste… une simple marche de vingt minuetes à travers les rues d’une quelconque ville du pays justifierait un article entier sur ce site. Les scènes de vie sont multiples car tout se fait dans la rue. Par faute de temps et de motivation, je vous fait part ici des moments clés de mes trois semaines indiennes.
A Delhi, je fais la connaissance de Dan, un américain de 38 ans à la barbe de viking. Converti à la religion Sikh, il ne peut couper un poils ou cheveux de son corps et porte le turban. Grâce à lui, je découvre un Delhi que je n’aurais pas pris la peine de connaître.
But premier de mon séjour à Delhi, faire mon visa iranien. Qu’elle aventure! Pour cela, j’ai passé plusieurs heures à l’ambassade iranienne à attendre qu’un homme me dise qu’il faut que je me fasse faire mes empreintes digitales pour faire avancer la procédure. Je dois prendre un rickshaw (taxi-moto à trois roues) pendant quelques minutes pour me rendre dans une court où se trouvent, dirait on, tous les notaires de la ville. À de petites tables sous des bâches, ils attendent patiemment que quelqu’un fasse appel à leurs services. J’y dégotte mon « bureau des empreintes », où les fonctionnaires ne deignent m’adresser la parole qu’une fois que je leur et demandé »how much? ». Comme pour tout en Inde, je dois négocier. Je ne sais pas si l’opération est censée être entièrement gratuite, et à quel point je participe à la corruption du système, mais je n’ai pas le choix et je dois finalement débourser 800 roupies, environ 10€…
Une fois le bout de mes doigts imprimés sur une feuille de papier, et après avoir attendu encore une bonne heure à l’ambassade, je dois me rendre à une banque à un jet de rickshaw pour payer mon précieux sésame. J’effectue l’ensemble de l’opération sur deux jours, mais il y a du bon, car à attendre dans les salles d’attente, on rencontre des personne intéressantes, à l’image de Nicolas, étudiant français en échange à Delhi, qui me fera découvrir la »cafétéria » de son université par la suite.
Cette semaine à Delhi est aussi synonyme de »far niente »: encore une fois j’attrape une coulante du tonnerre, et le simple fait de monter les escaliers montant à ma chambre m’anéanti. Heureusement, ma chambre est pourvue d’une télé, et je passe de longues heures à regarder des matchs de première ligue anglaise et des films bollywoodien. Je peux aussi suivre en direct l’élection de François Hollande grâce à la BBC.
Rétabli et visa iranien en poche, je n’ai qu’une envie: retrouver la fraîcheur des montagnes. Nostalgique du Népal, je veux retourner dans l’Himalaya, côtoyer les hauts sommets. Huit jours après mon arrivée à Delhi, je laisse mon vélo dans le reduit d’un petit commerçant, ami de Dan, qui propose de veiller sur la ma monture durant mon absence, et prends un bus de nuit pour Manali, porte d’entrée du Laddakh.
A Manali, je découvre que toutes les balades de plusieurs jours sont inaccessibles à cause de la neige. Je suis dégoûté, la jolie vallée de Spiti que je voulais découvrir et qui se trouve si près de Manali est coupée du monde par la neige. Heureusement, Kesa, l’américaine rencontrée sur le trek de l’Everest est dans le coin et vient me rejoindre. Nous passons une semaine ensemble, entre les hauteurs de Manali et de Dharamsala. Dharamsala, ou plutôt McLoad Ganj, juste en amont, est la ville indienne qui abrite le gouvernement tibétain en exil. Nous allons sonner à la porte du Dalaï Lama, qui est actuellement en Europe, et assistons à une commémoration en mémoire de tous les moines qui s’immolent en ce moment au Tibet. La compagnie des tibétains est vraiment agréable. Comme au Népal, les gens sont amicaux et chaleureux dès le premier rapport. La cause tibétaine me touche beaucoup, et j’aimerais un jour savoir que ces gens là sont de retour chez eux.
Après une semaine passée en compagnie de Kesa, je la laisse pour rentrer à Delhi. Comme à chaque fois la séparation n’est pas très amusante. Kesa reste à Dharamsala pour entreprendre un deuxième séjour de dix jours dans un Ashram où il est interdit de parler!
Pour ma part, je prends un bus à 4h30 du matin pour me rendre à Amritsar à la frontière pakistanaise. En route pour la gare routière, de nuit, je me fait agresser par un gang de chiens errant qui tentent de trouver une faille entre tous les sacs que je transporte sur moi pour me sauter à la gorge. Heureusement mon accoutrement de Tortue Ninja est plus fort que leurs crocs.
Amritsar, Temple d’Or. Ceux qui ont vu le film Gandhi se souviennent peut être de la première scène du film qui se déroule dans ce lieu saint des Sikhs. Des pèlerins de tout le pays se rendent dans cette ville pour admirer ce lingot d’or posé au milieu de cette étendue d’eau. Les édifices sont splendides, mais le plus impressionnant, c’est que tout est gratuit pour les voyageurs: lit, nourriture et eau, on a le droit à tout, peut importe la religion. Je ne me lasse pas d’observer ces sikhs-volontaires, avec leurs grosses barbes, leur turbant et leur poignard, à couper les oignons par dizaines, à faire la vaisselle ou distribuer la soupe de lentilles à qui tend son bol. Avec plus de 10 000 repas servis tous les jours, 7/24, la cafète de l’uni à du soucis à se faire!
Une longue matinée dans un train me ramène à Delhi où je retrouve Dan et mon vélo. Dans 4 jours je vole pour Téhéran; dans 3 jours je vais admirer le Taj Mahal, et ce soir je regarde la finale de la Ligue des Champions. Finalement,ce transit de trois semaines aura été bien rempli!
Salut William, c’est un plaisir unique de lire ces lignes inspirées. On s’est rencontré à Mendoza il y a déjà 6 mois, je descendais des Andes chiliennes ennivré de la haute altitude et toi tu montais à l’Aconcagua avec des chaussures toutes neuves. Je t’avais refilé toutes mes compeeds car je me disais que tes Scarpa d’expé non-rodées allaient te ronger les pieds. Un exemple parmi tant d’autres d’entraide entre voyageurs. Tout de bon pour la suite!
19 mai 2012 à 23 h 04 min