Chapitre 5: Maroc: « Psssst Dirhams? »
Un dernier café glacé en terre européenne et hop je saute dans le bateau Tarifa-Tanger en 35min: à peine le temps de se préparer mentalement.
Et en effet, cette traversée rapide me propulse sur le continent Africain sans que je me sois réellement préparé à parer les coups, ou plutôt les « coûts »! A peine débarqué, je cherche un hôtel pour mettre à l’abri mes affaires et partir à l’exploration de la ville. Je passe de la ville des surfeurs In et cool à une médina surpeuplée, très colorée, et en bien des points me rappelant les bazars de Calcutta. Le problème, c’est que je suis un pigeon. Je suis un porte-feuille sur patte malgré moi, et j’ai l’impression de n’être à l’abri nulle part…
Tanger
A cause des 2h de décalage horaire, il est 10h du matin quand j’accoste, j’erre donc dans la ville pendant toute une après-midi et une partie de la nuit et je me fais donc pigeonner par le premier guide venu. Arrivant tout juste d’Europe, je me dis qu’il serai pas mal de prendre la température du pays avec l’aide d’un professionnel. Ainsi, j’accepte les propositions d’Abdul Aziz, guide depuis 43 ans, connaissant tous les beaux coins de la Casbah, la partie fortifiée et « riche » de la Médina. Aussitôt je lui demande son prix pour une heure de visite, je me dis que celui-ci ne doit pas excéder les 50 ou 60 dirhams, soit 5 ou 6 euros: Je rêve. Dans un premier temps il me dit que je peux donner ce que je veux, que c’est le coeur qui doit parler en fonction de s’il a aimé la visite, s’il apprécie le travail bien fait…etc. Je me crois tranquille et passe une heure et demie très sympathique à m’enfoncer dans des ruelles inexplorées de la Casbah: maison de Matisse, William Burroughs, Paul Bowles, ruines d’un ancien palais (« endroit secret, interdit au public, je ne montre qu’à toi! ») surplombant la mer ainsi que toute la Médina. Et à la fin de cette super visite, son ton mielleux change d’un coup, et d’une voix presque glaciale il me dit: « 60 euros s’il te plaît. » Alors ça c’est la meilleure! mon coeur il dit pas du tout ça! En plus j’ai pas 60euros sur moi! Il se propose alors de m’amener à la banque! Finalement, en colère contre lui, mais surtout contre moi (après tout, il ne fait que sont travail, c’est moi qui ne suis pas à la hauteur des négociations), je lui donne 25euros.
J’assiste aussi à la rupture du jeûne. Ce moment de la journée est, je trouve, très intéressant à regarder. A 19h, la tension est à son comble. Souvent, on peut entendre des cris, et parfois, il y a des batailles en pleine rue. Un soir, j’entends hurler : « WHOLA RALALHAMAHALE VIOUK TE MANIOUK » (ou un truc de similaire)! et deux hommes tentent de se jeter dessus pour je ne sais quelle mésentente. Heureusement, les amis des deux parties font équipe pour tenter de séparer ces deux loups enragés. Ce type de scène se reproduit régulièrement. Mais ce moment là de la journée est passionnant pour autre chose. Durant les 20min qui précèdent la rupture, il y a dans la ville une impatience qui atteint son paroxysme. Les gens marchent vite, nombreux sont ceux qui portent un petit sac en plastique contenant deux ou trois baguettes de pain, des dattes, et quelques sucreries. Un soir, un homme me lance avec un grand smile: « encore 35min et je peux manger! » et puis s’en va (il arrive quand même à me diriger vers un vendeur de tapis berbères en ce court laps de temps. A H-20min, les rues sont bondées, les gens rentrent chez eux, les commerçants sortent des micros-tables ainsi que des minis bancs. H-5, les rues redeviennent calmes, les bols de soupes sont posées sur les petites tables, le verre de lait est là, la datte, premier aliment à être mangé, est posée sur une petite assiette, et là, c’est le Top: Les minaret lancent à l’unisson un Allaaah Akbaaar libérateur. Après un court moment de recueillement, tout le monde trouve sa place près d’un bol et mange religieusement après plus de 15h sans manger ni boire. Je suis étonné de constater que personne ne se goinfre, et qu’à ce moment-là de la nuit, beaucoup ont l’air de se contenter de plusieurs bols de cette soupe très consistante.
Tetouan
Le lendemain de mon arrivée à Tanger, je prends déjà la route en direction de Tetouan. Seulement 60km sont au programme, mais je ne me sens pas dans mon assiette. Je ne me sens pas trop en sécurité, je me sens vraiment comme un étranger. J’ai déjà eu ce genre d’impression, mais jamais en étant seul. C’est un sentiment est très handicapant: je ne sais pas comment aborder les gens, je n’arrive pas à négocier, je ne suis pas en confiance. Une halte à Tetouan dans une pension familiale s’impose donc, et c’est très gentillement que cette famille (hébergeant une dizaine d’autre personnes) m’invite à partager leur dîner. Trois femme, deux ados, deux fillettes et 1 jeune adulte parlant français et servant de traducteur quand bon lui semble. Ils sont tous vite repus, et le pain et les friandises que je leur propose semblent être de trop malgré le fait qu’ils en prennent un peu par politesse. Premier repas avec une famille marocaine et j’espère que d’autres suivront bientôt!
Chefchaouen
Deuxième essai à vélo, ça ne marche pas. Même si les paysages sont magnifiques dans cette partie du Rif marocain, je fatigue et surtout j’aimerai bien voyager avec une autre personne. Pour remédier à ce coup dur, je décide de faire une halte plus longue dans la superbe ville de Chefchaouen. L’auberge dans laquelle je m’installe me met tout de suite à l’aise: une grande salle commune tout en bleu, avec des petites tables et des chaises aux gros coussins. Je partage ma chambre avec un Barcelonais et nous discutons littérature française (Madame Bovary forever! ;-)! Puis je fais la connaissance de deux jeunes luxembourgeoise avec qui je vais manger une tagine. Bref, je me mets gentillement au bain en compagnie d’autres personnes dans cette ville superbe, très calme et ou je peux faire progressivement connaissance avec les marocains et leur culture. La stratégie semble s’avérer efficace car après deux journées passées dans cette ville, j’ai bien plus confiance en moi et me sens près à attaquer les centaines de kilomètres de routes qui me séparent du désert.
La ville de Chefchaouen est vraiment magnifique. Bien plus petite que Tanger et Tetouan avec ses 35 000 habitants, les gens sont plus relax et moins agressifs. On y croise pas mal de touristes, mais toujours par petits groupes dispersés de 2 ou 3 personnes. Mais ce qui rend Chefchaouen si belle, ce sont ses murs. Dans la Médina, toutes les maisons sont recouvertes de chaux blanche et peinte en bleue sur un à cinq mètres de haut. Les bleus changent selon les rues, on se croirait dans le ciel – ou dans la mer. Je m’apprête à quitter la ville, mais j’espère y retourner un jour, plus longtemps, pour découvrir les autres charmes que cette ville à offrir…
Pour ceux qui veulent voir des photos, je vous conseille de vous rendre sur la page facebook intitulée: « 20kmh.net – Tour du monde à vélo ». Je les publierai généralement par ce biais à l’avenir.
Keep your head Up! Mieux de prendre son temps et etre a l’aise que de se depecher et d’etre sur-stressé! Peace
29 août 2011 à 12 h 47 min
Bonne chance pour ta traversée du Maroc, nous voyageons aussi en pensées avec toi,
famille Wilhelm
24 août 2011 à 19 h 33 min
super ton premier commentaire sur le Maroc. Cela me replonge 39 ans en arriere lorsque j’ai visité le Maroc : nous etions 3 filles en camping, déjà à cette époque il fallait oser.
J’ai vu Samuël chez mamie ce matin et nous avons parlé de ton voyage. Il nous a dit qu’il t’avait parlé par téléphone. On est tous d’accord : » menage toi ne fais pas trop d’effort au risque de t’essoufler »
bisous marie-claire
24 août 2011 à 19 h 25 min
Bueno William , esto si quees una promenada de « cocos » .Interesante las cosas que cuentas con el « PSSST DIRHAMS » jajajaja estos piensan a eso , la visita para que te deje solo en las ruelas y solo que « cocos » le hechas , con la negociacion 5 o 6€ jaja asta 60€ que pillo de tio se siempre precavido pues a partir de ahora esto se conplica , como la discursion en la calle » WHOLA RALALHAMALALE VIOUK TE MANIOUK » como dicir « ATA LA JAKA ALA REJA » oh algo parecido jajaja ,,,, recuerdos de LUCAS DELPHINE
VICENTE un amigo cuidate , tiennos informados
24 août 2011 à 16 h 44 min